Avec l’augmentation du travail à distance et à son compte, les termes pour désigner les indépendants fleurissent… et avec eux, les confusions et idées reçues. Quand on écoute les réseaux sociaux, on peut vite avoir l’impression que le freelance n’est pas vraiment un entrepreneur. Ah bon ? Et pourtant… D’ailleurs, qu’entend-on vraiment par freelance, solopreneur, entrepreneur… ? Se présenter comme étant l’un ou l’autre, est-ce vraiment important pour se lancer dans l’entrepreneuriat ? Avec cet article et cet épisode de podcast, je te propose de faire le ménage dans tout ça.
Freelance, solopreneur, entrepreneur : quelles différences ?
Commençons avec les définitions des termes de freelance, solopreneur et entrepreneur.
Le freelance
« Initialement, quand on regarde n’importe quelle définition, c’est tout simplement une personne qui a décidé de se mettre à son compte et qui a donc ses propres clients, mais surtout, qui n’a pas de patron. Mais aujourd’hui dans la sphère des réseaux sociaux, on a surtout l’impression que le freelance représente vraiment le bas de l’échelle de l’entrepreneuriat, et parfois, on a même l’impression que ce n’est pas un entrepreneur du tout. »
Mon but, dans cet article, c’est aussi de t’expliquer pourquoi et de te démontrer que c’est une mauvaise image injustifiée. 😉
Le solopreneur
« On va souvent mettre en opposition le freelance et le solopreneur. Lui, le solopreneur, c’est évidemment un indépendant, mais qui aurait une vision à long terme de son entreprise. C’est-à-dire que c’est quelqu’un :
- qui veut vraiment la développer ;
- qui veut la faire grandir ;
- et surtout [qui veut] qu’elle dégage énormément de chiffre d’affaires
… Mais le tout, sans salarié.Peut-être qu’à certains moments, il s’accompagnera de certains autres indépendants, mais en tout cas, dans l’idée, le solopreneur est vraiment tout seul à gérer son business et c’est pour ça qu’on l’appelle le SOLOpreneur. »
L’entrepreneur
« Et bien évidemment, la dernière définition, c’est celle de l’entrepreneur lui-même, le CEO, le fameux chef d’entreprise dont on entend parler à chaque fois. Cet entrepreneur-là est souvent en société :
- parce qu’il a vraiment une vision à long terme de son entreprise ;
- mais surtout parce qu’il n’est pas forcément tout seul.
Et il la voit déjà rayonner à une certaine échelle. C’est l’image qu’on a de l’entrepreneur, celui qui va faire grandir son entreprise, embaucher des salariés, avoir des associés ou des collaborateurs. »
Cependant, attention… Ça, c’est l’image que l’on se fait de ce terme. Mais si tu fais attention au mot en lui-même, tu te rendras facilement compte qu’en fait, un entrepreneur, c’est quelqu’un qui se lance dans l’entrepreneuriat, qui entreprend une aventure professionnelle à son compte. Tout simplement.
« Moi, j’ai envie de te dire une seule chose : à partir du moment où tu es indépendant, que tu as une entreprise, quel que soit son statut, tu es entrepreneur. »
Stop aux idées reçues : le freelance vaut-il vraiment moins que l’entrepreneur CEO ?
Finalement, c’est simple, non ? Dans les faits, ce qu’on appelle un freelance, un solopreneur et un entrepreneur peuvent tout à fait avoir le même statut juridique.
« Il n’est pas rare aujourd’hui qu’un micro-entrepreneur exploite à fond le statut et en change au profit de la société parce qu’il sent que c’est nécessaire. »
Au-delà du statut, ces définitions préconçues ont surtout pour effet de faire rentrer les gens dans des cases qui ne leur correspondent pas. Ces cases ne correspondent d’ailleurs pas à grand-chose.
« Aujourd’hui, avec cet épisode, j’ai envie de te demander : est-ce que c’est très important, pour toi, de savoir si tu te ranges dans la case des freelances, dans celle des solopreneurs ou des entrepreneurs à partir du moment où tu sais que tu vis bien grâce à l’entrepreneuriat ? »
Je reviendrai plus bas sur la notion de « bien vivre de l’entrepreneuriat ». Pour le moment, reste concentré·e sur cette question. 😉 Moi-même, je me considère comme freelance, puisque je suis rémunérée pour mes prestations de services. Cela ne signifie nullement que je n’ai pas de vision à long terme pour mon entreprise…
Si :
- je suis un·e prestataire de service ;
- je travaille seul·e, sans salarié ;
- je suis un·e indépendant·e, peu importe mon statut juridique…
Alors, je suis à la fois freelance, solopreneur et entrepreneur. Aucune de ces appellations ne vaut mieux que l’autre ! Te définir comme étant l’un ou l’autre ne présage en rien de ta réussite ou non, de la satisfaction que tu trouveras ou non dans ton aventure entrepreneuriale.
Alors, comment (bien) se lancer dans l’entrepreneuriat ?
« Bien vivre grâce à l’entrepreneuriat »… Voilà encore un sujet plein de fausses croyances !
« C’est quoi la réussite ? C’est ultra personnel et chacun y met ce qu’il veut derrière. Ça peut être :
- dégager d’énormes revenus ;
- vouloir avoir un maximum de temps pour soi ;
- être libre de travailler d’où l’on veut ;
- être disponible pour s’occuper de sa famille…
Tu es seul·e à décider quelle est la définition qui te convient et surtout, elle peut bouger. »
Bien sûr, savoir si tu es plutôt freelance, solopreneur ou entrepreneur dans le sens de « chef d’une entreprise personne morale avec des employés », c’est important. Avant de se lancer, il faut savoir si tu seras un·e prestataire de service ou, par exemple, un·e artisan·e. Bien sûr, il faut savoir si tu commences seul·e ou si tu vises d’avoir des salariés dès le début (et encore une fois : ça peut aussi évoluer !). Évidemment, il faut choisir le bon statut juridique.
Mais à mon sens, il est tout aussi capital de savoir quel est ton but avec l’entrepreneuriat.
« Moi, ce que je veux savoir aujourd’hui, et j’aimerais que tu te poses cette question, c’est : quels sont tes besoins et est-ce que tu mets tout en œuvre pour pouvoir les assouvir ? Et surtout : est-ce que tu te connais assez pour savoir quels sont tes besoins ? Est-ce que ce sont vraiment tes besoins ? Est-ce que ce sont ceux que tu as peut-être vus ou lus quelque part ? Demande-le-toi. »
« Le seul fait de se lancer dans l’entrepreneuriat dépend de chaque personne et de ce qu’elle voulait à ce moment-là. Certaines veulent retrouver une vie professionnelle sans redevenir salariée. Ça se voit beaucoup chez les mamans au foyer, par exemple, ou les femmes qui ont parfois arrêté de travailler pour s’occuper de leurs enfants.
De plus en plus d’étudiants se lancent à leur compte en parallèle de leurs études, et peut-être qu’ils ne goûteront jamais au CDI classique.
Ça peut être une personne, comme moi, qui a toujours voulu être à son compte et qui, un jour, s’est dit : « Bon, le bon moment c’est maintenant, sinon, tu ne le feras jamais. ».
On retrouve aussi des personnes qui s’épanouissent pleinement dans leur vie salariée mais qui ouvrent une seconde activité comme l’influence, le contenu UGC, l’artisanat… peu importe, mais qui ont besoin d’un statut qui leur permet de facturer et de rendre les choses plus simples au niveau administratif. »
Si tu ne sens pas entrepreneur parce que tu n’arrives pas à avoir une vision à moyen ou long terme de ton entreprise, je te rassure : c’est normal. Ça peut aussi venir avec le temps et l’expérience !
Si tu as envie de creuser un peu plus profondément cette question, je te conseille d’écouter l’épisode de podcast en entier. Tu y découvriras mon point de vue d’une façon plus détaillée, ainsi que plus d’éléments sur mon vécu personnel. 😉
Bonus : mais au fait, pourquoi le terme de « freelance » a-t-il une mauvaise image ?
Avant de te quitter, question bonus : sais-tu pourquoi le terme de freelance, contrairement au solopreneur ou à l’entrepreneur, a mauvaise réputation ?
« Tout simplement parce qu’il y a encore des entreprises qui vont forcer certaines personnes à prendre le statut de la micro-entreprise pour pouvoir travailler avec elles. […] Certains domaines sont bien connus comme la livraison, les chauffeurs et pour avoir travaillé dans l’audiovisuel, c’est vraiment quelque chose d’ultra répandu aussi.
Il n’y a que le statut qui prouve qu’ils sont indépendants mais dans les faits, ils sont complètement soumis soit aux entreprises qui les font travailler ou encore aux plateformes. C’est en grande partie pour ça que le mot freelance a cette mauvaise image : parce que, souvent, on l’associe à ça. »
Comme tu peux le constater, ça n’a pas grand-chose à voir avec le sens réel du terme, dont je t’ai parlé au début de cet article… 😉
*
Si tu étais un peu perdu·e avec ces termes de freelance, solopreneur et entrepreneur, j’espère que tu y vois maintenant plus clair. Surtout, j’espère que tu as meilleure vision des questions qu’il est vraiment important de te poser pour ton aventure entrepreneuriale. Pour aller plus loin, tu peux donner ton avis sur cet épisode et rejoindre la communauté CSC sur Instagram ou LinkedIn !
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