Un entrepreneur qui est aussi salarié, souvent, c’est par contrainte. Combien de publications peut-on trouver sur les réseaux sociaux au sujet d’entrepreneurs qui le sont devenu parce que les contraintes du salariat ne leur convenaient plus ? Pourtant : freelance et CDI peuvent tout à fait se cumuler en harmonie et par réel choix. C’est ce dont Diane et moi avons parlé dans cet épisode de « Ça suffit les c*nneries ! ». Comment s’organise-t-elle pour que cumuler freelance et CDI ne soit pas pesant ? Quels conseils donnerait-elle à qui veut se lancer ? Comment en est-elle arrivée là ? Voilà les réponses que tu obtiendras dans cet article.
Comment Diane en est venue à cumuler freelance et CDI ?
Cumuler freelance et CDI par choix et dans la bonne humeur
Diane Massé est entrepreneuse freelance et salariée en CDI. Chez Swello, elle s’occupe du customer care et de la gestion des réseaux sociaux. Elle est aussi photographe freelance, spécialisée dans les portraits et le personal branding. Pourtant, elle n’avait pas particulièrement décidé qu’il en serait ainsi… Dans cet épisode de podcast, elle nous raconte comment ça s’est fait.
Contrairement à beaucoup de personnes, c’est par choix qu’elle cumule statut de freelance et CDI, et elle y prend plaisir. Il ne s’agit pas d’une solution pour garder une rentrée d’argent stable tout en préparant son projet jusqu’à pouvoir démissionner.
Acquérir différentes casquettes grâce à son parcours scolaire
Tout a commencé par une phobie scolaire…
« En fait, j’ai fait une seconde générale et j’ai fait une phobie scolaire, donc j’ai été déscolarisée très vite dans l’année. Du coup, ma stratégie, ça a été : « pour que ça se passe bien, je dois avoir une passion commune avec les autres ». […] Je me suis dit : « tiens voilà, j’aime bien la photo, pourquoi pas… » Mais […] à ce moment-là, je n’étais pas du tout dans l’optique que ça devienne mon métier. »
Quand elle a terminé son bac pro, se lancer dans le monde du travail n’était pas encore envisageable pour elle.
« J’ai terminé, j’avais 18 ans. Je ne me sentais pas du tout prête à aller dans le monde du travail tout de suite, donc j’ai cherché des études supplémentaires à faire. »
En parallèle de l’école qu’elle avait choisie, elle s’était inscrite comme micro-entrepreneuse et faisait des petits boulots en freelance à côté de ses études… Puis elle a rencontré quelqu’un et elle a déménagé. Elle a donc perdu sa clientèle. Elle a décidé de faire un service civique dans un tout autre domaine.
« Là, ça m’a vraiment ouvert des possibilités. Pourquoi est-ce que je n’irai pas sur un truc plus global, et pourquoi pas justement apprendre théoriquement ce qu’est la communication, le marketing, le e-commerce…? Et donc, j’ai postulé chez Swello et à la licence en alternance […], vraiment le dernier jour à 18h […]. »
Réintégrer l’entrepreneuriat dans sa vie par besoin de créativité
Elle est restée chez Swello parce qu’elle s’y sent bien ! Cependant, au bout d’un peu plus d’un an, la photo a commencé à lui manquer. Elle a alors repris son statut de freelance en plus de son CDI.
« J’ai réincorporé la photo dans ma vie, parce que je me suis rendu compte que ça me manquait, tout simplement. Parfois, je pense qu’il faut suivre un peu son instinct aussi. Et puis je ne considère pas tellement ça comme du travail. Comme tu t’en doutes, j’ai un CDI, donc je travaille déjà 35 h par semaine. Donc ce que je « rajoute », entre guillemets, à mon emploi du temps, c’est du bonus, c’est du plus. C’est ce que j’aime faire. D’ailleurs, mes 35 h aussi, j’aime le faire… C’est pour ça, je pense, que je peux le vivre assez bien. Ce serait peut-être plus dur si j’avais 2 métiers qui me coûtent plus, en termes d’énergie, que ceux que j’ai maintenant. »
Qu’est-ce qui fait que le cumul entrepreneuriat et salariat se passe bien pour elle ?
Cependant, même si cumuler freelance et CDI est un choix et un bonheur pour Diane, elle a conscience que ce n’est possible qu’à certaines conditions. Dans son témoignage, Diane nous a expliqué ce qui permet que ça se passe bien pour elle.
Un employeur souple, qui accepte les side-projects
« J’ai la chance, quand même, d’être dans une entreprise où déjà, en termes de management, c’est très horizontal. On est beaucoup dans la communication. Et si j’ai besoin d’aménager mes horaires, il n’y a aucun problème. Je pense que c’est aussi une chance. »
Diane a une hiérarchie très à l’écoute. Elle ne travaille pas le lundi matin… sauf si elle a besoin de se libérer une autre demi-journée dans la semaine, auquel cas elle rattrape à ce moment-là. Par ailleurs, elle est prête à faire les heures qu’implique le fait de cumuler freelance et CDI.
Il faut aussi savoir que Diane a un modèle dans ses collègues. La personne qui l’a formée durant son alternance a, elle aussi, un side-project rémunérateur. Par contre, attention : Diane précise bien qu’il est important d’en parler avec son employeur et de s’assurer que tout est conforme au niveau du contrat de travail.
Est-ce que cumuler freelance et CDI serait possible dans une entreprise au fonctionnement plus classique ? La réponse de Diane est nuancée.
« Je pense que non. Après, peut-être que quelqu’un qui va écouter ce podcast, ou regarder ce podcast pourra peut-être le faire dans une entreprise plus classique. C’est vrai qu’après, c’est beaucoup en rapport avec la personnalité, je pense. Moi, j’ai beaucoup besoin de cette liberté et d’avoir un temps suffisant aussi pour avoir ma créativité qui se renouvelle, tout simplement. C’est vrai que, du coup, pouvoir moduler un peu mon emploi du temps, c’est vital, pour mon business et juste pour ma santé en fait, en général. »
De plus, comme elle le dit dans son témoignage : dans son cas, elle adore ses 2 activités. Ce n’est, hélas, pas le cas de toutes les entrepreneurs-salariés…
Une stratégie d’acquisition de clients qui fonctionne
Autre point important quand on est dans une situation similaire à celle de Diane : avoir une stratégie d’acquisition de clients qui fonctionne. Avec un CDI de 35 h, on ne peut pas se permettre de perdre des heures à chercher des clients en vain pour son activité de freelance…
Dans son cas, l’efficacité est très claire :
« Pour l’instant, je n’ai jamais prospecté. »
Quand elle a voulu se remettre à la photo, elle a recontacté quelqu’un qu’elle avait rencontré en apéro CM. Elle lui a parlé du projet, lui a proposé une prestation gratuite… et c’est grâce à cette première collaboration qu’elle a eu ses clients.
« Ça a été beaucoup, vraiment énormément, via LinkedIn, parce que je poste régulièrement. […] J’affirme un peu ma position d’experte dans ce domaine-là et en fait, il y a beaucoup de personnes qui me contactent super spontanément : « Salut, moi j’ai un petit besoin, pour mon profil, pour mon personal branding, etc. ». Donc pour l’instant, je ne suis pas allée chercher les gens… Sauf si poster du contenu, on pourrait appeler ça chercher les gens. »
À mon sens, sa création de contenu est une forme de prospection. Le temps qu’elle ne passe à aller chercher des prospects, elle le passe à créer du contenu pour attirer les personnes qu’elle souhaite.
Une capacité à écouter son instinct
Dernier point crucial dans le bon déroulé dans la vie de freelance en CDI de Diane : la capacité à écouter son instinct. Ce dernier a eu son importance dans son parcours et il a aussi de la place pour son avenir ! Aujourd’hui, Diane se sent bien comme ça, mais elle ne sait pas comment ça évoluera à l’avenir. Elle laisse toutes les portes ouvertes !
« Je ne sais pas si, dans 5 ans, je ferais encore du portrait ! Peut-être que j’aurai totalement changé d’univers. »
C’est indispensable pour rester serein dans son parcours professionnel, ou même, dans une façon de vivre qui nous convient.
Elle a appris à suivre son instinct quand elle s’est rendu compte que ça faisait quelque temps qu’elle fréquentait des personnes qui ne lui correspondaient pas du tout… et qu’elle a constaté combien elle allait mieux juste en changeant de groupe d’amis.
« L’entourage [a] un énorme impact sur les chemins qu’on emprunte dans la vie, tout court. C’est très vaste, mais c’est vrai. Maintenant que je suis entourée de personnes qui me correspondent plus, avec qui je peux avoir des discussions sur tout, en fait, sans qu’il y ait de jugement […], ça m’a permis d’avoir cette façon de penser. »
Quels conseils donnerait-elle à quelqu’un souhaitant cumuler freelance et CDI ?
Je ne pouvais pas ne pas poser cette question ! Voici donc le conseil de Diane, en 3 points, pour tout·e·s celles et ceux qui souhaitent cumuler statut de freelance et CDI :
« Déjà, de voir pourquoi est-ce qu’elle veut le faire ? Vraiment, la base. […] Il y a plein d’avantages. Je pense que le plus important, c’est toujours de se dire : « Pourquoi on veut le faire ? ». Moi, je voulais le faire parce que j’avais besoin de retrouver cette créativité qui me manquait dans ma vie en général. […]
Étape 2 : est-ce que j’ai vraiment le temps ? Est-ce que j’ai vraiment l’énergie de le faire ? […]
Ensuite, 3 : la faisabilité, on va dire. Comment est-ce que je vais mettre ça en place ? Déjà, est-ce que j’ai un statut ? Sinon, est-ce que je veux le créer moi ? Est-ce que je passe par une entreprise qui va le faire pour moi ? […]
Et puis : est-ce que ça me fait kiffer, tout simplement ? […] Est-ce que ça m’apporte une plus-value, au bout du compte ? »
Pourquoi les entreprises ont intérêt à laisser plus de place aux side-projects de leurs salariés ?
Évidemment, Diane et moi avons échangé sur le fait que c’est compliqué, pour beaucoup de salariés, de cumuler statut de freelance et CDI. Beaucoup finissent par prendre un contrat salarié à reculons, pour avoir une rentrée d’argent en attendant de pouvoir se lancer.
Dans le privé, il faut que l’employeur soit d’accord et que tout soit légal au niveau du contrat, notamment. Dans le public, il faut une autorisation de la hiérarchie, qui peut être refusée.
Comme je l’ai dit à Diane dans l’épisode de podcast : personnellement, c’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui cumule les 2 par choix, et avec bonheur !
« Toutes les 2, on est très très bien chez Swello, on ne compte pas du tout partir. Mais pour autant, ça nous fait un petit projet personnel. Autant on adore travailler pour Swello et on va vraiment dans ce sens-là. On adore créer des choses pour mettre en avant l’entreprise. Mais je trouve que c’est important dans la vie aussi d’avoir ces petites choses un petit peu juste pour nous, qui nous mette en valeur, qui nous mettent en confiance. […] Je pense que ça nous permet d’être plus épanouies, en fait. »
Ne nous y trompons pas : les entreprises aussi ont à y gagner, contrairement à ce que beaucoup d’entre elles semblent penser…
« Du point de vue de l’entreprise, le fait d’autoriser la personne à avoir un petit à côté, un petit side-project ou autre, ça permet, je trouve, d’être plus épanoui dans tes 35 h de travail dans l’entreprise. Parce qu’en fait, juste, t’as pu kiffer ta vie à côté, faire tes projets et du coup, tu as encore plus de motivation. T’as vraiment cette envie, aussi, pendant que tu es dans l’entreprise avec tes autres collègues. Je trouve que c’est vraiment donnant-donnant. Permettre à quelqu’un de nourrir sa créativité via des projets, permet de nourrir ton entreprise via sa créativité. »
Le témoignage de Diane : photographe freelance et chargée de relation client en CDI
Après tout ça, tu as peut-être envie d’en savoir un peu plus sur l’activité de photographe freelance de Diane ? Dans l’épisode de podcast, elle raconte notamment pourquoi elle a décidé de se spécialiser dans les portraits et le personal branding. Elle évoque aussi les difficultés qu’elle a pu rencontrer, étant jeune et introvertie. Elle évoque notamment les nombreux stages qu’elle a faits dans le cadre de son bac pro et qui lui ont permis de cerner ce qu’elle avait vraiment envie de faire, en tant que photographe.
Un autre point intéressant de son témoignage, c’est son conseil aux introvertis qui aimeraient, sans l’oser, se mettre en avant via des photos professionnelles :
« La marche la plus dure, c’est toujours la première. […] C’est vrai que c’est dur, quand on est introvertie, de se dire « allez je me lance, je vais faire des photos de moi » […]. Ce que je recommande, c’est de faire fonctionner un petit peu le bouche-à-oreille et son réseau. Quand on a un peu peur d’aller se faire photographier par un photographe, il faut demander autour de soi si quelqu’un a déjà, justement, fait appel à un photographe. Dans ce cas-là, aller se renseigner auprès de cette personne. Ce ne sera peut-être pas le prestataire final, mais vous aurez eu un contact, déjà, un peu plus facile et de confiance avec un photographe. »
Si tu hésites à cumuler freelance et CDI, je te conseille vraiment d’écouter l’épisode en entier. Ça te permettra de découvrir de façon plus fine le témoignage de Diane. Chaque cas est différent, mais je pense important de regarder ces situations d’une façon globale, pour comprendre que cette confrontation permanente entre salariat et entrepreneuriat n’a pas de sens et dessert tout le monde.
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Quelle que soit ta situation actuelle, j’espère que cet article t’aura apporté une nouvelle vision des choses autour du cumul entrepreneuriat et salariat. Si ces conseils t’ont plus, tu peux donner ton avis sur cet épisode. Pour déconstruire d’autres idées reçues sur la communication et l’entrepreneuriat, rejoins la communauté CSC sur Instagram ou LinkedIn !
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