Dans cet article, je m’adresse à toi qui rêves de travailler en voyageant, à toi qui te demandes si tu es fait·e pour devenir digital nomad. Pour cela, j’ai choisi d’inviter Florence Amaudru, que beaucoup pourrait qualifier ainsi. Pourtant, rédactrice web et hôte du podcast « Avant j’étais prof », Florence est une personne qui… ne se définit pas comme digital nomad ! Et elle va t’expliquer pourquoi. Être digital nomad, c’est quoi, concrètement ? La liberté financière que tant de gens lient au digital nomadisme, ça implique quoi, pour de vrai ? Toi qui songes à devenir digital nomad, quelle approche auras-tu de la rentabilité, qui va de pair avec cette liberté financière ? Voilà autant de sujets sur lesquels Florence partage avec toi une vision des choses qui change de ce qu’on voit habituellement sur les réseaux sociaux.

Le digital nomad, c’est quoi ?

Un style de vie nomade

Dans cet épisode, la première chose que j’ai souhaité savoir, c’est : est-ce que Florence se considère comme digital nomad ou non. Sa réponse est nuancée et à mon avis très intéressante pour qui souhaite devenir digital nomad. Ce qui est clair, c’est que non, Florence ne se définit pas ainsi. Par contre, elle explique qu’en effet, sa vie actuelle regroupe des modes de vie très variés : en France, à l’étranger, en location, chez ses parents ou ceux de son copain, chez des amis, en freelance, bénévole… De ce fait, pour certains, le terme de « digital nomad » lui correspond bien. Mais… Florence préfère éviter de se définir comme ceci ou comme cela.

« Pour beaucoup de gens, je suis digital nomad. Pour moi, juste ‘je suis’. »

Florence

Les idées reçues sur le digital nomadisme

Il y a plusieurs raisons à cela, que tu pourras découvrir en détail dans son interview. Tout d’abord, elle n’a pas envie d’être assimilé à l’image qu’on a du digital nomadisme.

« Ce que je vois sur Instagram, ce n’est pas forcément quelque chose qui me fait rêver. […] Je trouve qu’on voit beaucoup de choses qui sont assez fausses, pour avoir testé dans la vraie vie. Donc au final, je ne me définis pas comme ça, parce que je n’ai pas envie que les gens s’imaginent que je sirote un cocktail à Bali, alors que ce n’est pas vrai du tout. »

Florence

Cela est d’autant plus important pour elle que tout ce que l’on peut voir n’est pas réaliste…

« C’était pas du tout comme j’imaginais. […] Quand je voyageais en Équateur, j’étais heureuse quand je trouvais une table, une chaise et une connexion internet au même endroit. J’étais très loin de bosser au bord de la piscine. Les seules fois où ça m’est arrivé de bosser au bord de la piscine, c’est parce que c’était le seul endroit où le réseau était bon et je branchais mon ordinateur dans les toilettes communes derrière… »

Florence

« Je n’ai pas essayé d’aller bosser sur la plage. On entend souvent des gens dirent que ça fait rêver. Moi, ce que j’imagine, c’est que : 

  • 1, tu ne peux pas te brancher ; 
  • 2, tu as le soleil dans l’écran ; 
  • et 3, tu as du sable partout.

Donc moi, ça ne me fait pas du tout rêver. »

Florence

Digital nomad, c’est quoi : une définition floue

Enfin, Florence soulève une question très intéressante. Être digital nomad, c’est quoi, concrètement ?

« Est-ce que quelqu’un qui bouge 1 semaine par mois est digital nomad ? Est-ce que la personne qui vit à Rennes et qui, 2 jours par semaine, doit monter à Paris pour le travail, est digital nomad ? Ou est-ce que ce n’est que les gens qui sont à l’étranger ? Est-ce que ce n’est que si tu travailles plus de tant de temps à l’année ? […] Je n’ai jamais regardé la définition de ce que c’est que le digital nomadisme, mais du coup je n’ose pas me définir comme ça, parce que si ça se trouve, la personne avec qui je parle, elle, elle a une idée de ce que c’est et elle va projeter son idée sur moi. »

Florence

Aujourd’hui, le digital nomadisme est encore une notion floue. Tout le monde n’en a pas la même définition. Par conséquent, l’important n’est-il pas, comme Florence, de chercher avant tout à vivre de la façon dont tu as envie de vivre, sans forcément chercher à poser un terme dessus ?

La liberté financière, qu’est-ce que c’est vraiment ?

Parmi les nombreux sujets dont nous avons parlé toutes les deux, on retrouve les questions de la rentabilité et de la liberté financière. Ces éléments sont centraux pour la plupart des personnes souhaitant devenir digital nomad et/ou entrepreneur·se.

La liberté financière

En raison de sa vie riche en aventures, Florence ne ressent pas du tout la peur de manquer. Ses voyages lui ont permis de se familiariser avec sa capacité d’adaptation (vivre dans une tente, trouver à manger pour pas cher, faire du stop pour se déplacer…). Ainsi, sa définition de la liberté financière n’est pas celle que l’on croise d’habitude.

« – Finalement, pour toi, la liberté financière, ça n’est pas avoir beaucoup d’argent, c’est avoir assez d’argent pour vivre. […] 

– […] Cette liberté financière, pour moi, c’est la possibilité de choisir d’avoir de l’argent ou pas. »

Priscilla puis Florence

Dans cet épisode, Florence explique comment ses choix de lieu et de niveau de vie lui permettent d’ajuster son volume de travail. Quand son copain et elle ont projeté de s’offrir des vacances au ski en France, elle avait besoin d’un certain revenu. Mais ce dernier était très différent quand elle était bénévole dans une auberge de jeunesse en Équateur.

Si tu souhaites devenir digital nomad, je te conseille vivement d’écouter l’épisode entier. Le témoignage de Florence est riche d’enseignements et de réflexions sur ce sujet.

« Tu n’as pas de salaire, tu n’as pas d’argent, mais tu peux profiter des lieux. Et en fait, moi, c’est quelque chose qui me va bien, le fait qu’il n’y a pas d’échange d’argent. […] Je trouve ça simple. […] C’était génial. […] J’ai trouvé ça agréable et ça me permettait de ne pas avoir trop d’heures à faire en tant qu’auto-entrepreneure, parce que j’avais des dépenses qui étaient vraiment moindres. Et ça m’a aussi permis de lancer des projets […] qui ne me rapportaient pas forcément d’argent au départ. »

Florence

La notion de rentabilité

Ce qui est vite frappant, quand on écoute Florence, c’est que la rentabilité, pour elle, n’est pas une question d’argent.

« – Tu utilises beaucoup le mot « rentable ». Et souvent, le mot « rentable », il est associé avec l’argent. Toi, en fait, pas du tout ! […] 

– […] Pour moi, un truc rentable, c’est un truc qui va avoir plus de positif que de négatif en fait. »

Priscilla, puis Florence

Cette vision des choses est une question d’état d’esprit, bien sûr. Mais c’est aussi une réflexion très liée à l’habitude du voyage, et donc au digital nomadisme. D’ailleurs, nous en avions déjà parlé avec Leslie, dans l’épisode sur le voyage en France.

Cette question de la rentabilité quand on est digital nomad est très bien illustrée par le séjour de Florence en Équateur.

« D’être avec des gens que j’aimais autant et pouvoir profiter tout le temps, organiser mes horaires de boulot, les missions que je prends ou pas […] : tous les jours, j’étais à 100 % du bonheur. »

Florence

Son bénévolat dans l’auberge de jeunesse lui permettait d’avoir besoin de très peu d’argent pour vivre. À côté de cela, le plaisir que chaque journée représentait pour elle lui a apporté un bon sommeil, une énergie folle, une totale absence de douleur et de coup de mou. Ainsi, même avec des revenus qui seraient jugés faibles par beaucoup, on peut estimer qu’il s’agissait là d’une situation très rentable. Non ? 😉

Quels sont les conseils de Florence pour ceux qui souhaitent devenir digital nomad ?

Pour finir, j’ai demandé à Florence qu’elle te livre des conseils pour qui aurait envie de devenir digital nomad… Ou en tout cas qui aimerait voyager plus, travailler en bougeant, que ce soit en France ou ailleurs. Sa réponse principale est la suivante :

  1. Se poser les bonnes questions.

Par-là, Florence pense notamment à ces interrogations-ci :

– Où veux-tu vivre ?

– Est-ce que tu veux être vraiment nomade et bouger régulièrement, avec tout ce que ça implique ?

– Est-ce que tu préfères alterner temps de voyage et temps de travail ? Ou bien est-ce que tu peux faire les 2 à la fois ?

« Ce que je conseillerais, c’est d’y aller pour essayer parce que tu peux te rendre compte que ça ne te plaît pas du tout. »

Florence

« Si tu n’essaies pas, tu ne sauras pas vraiment. […] C’est difficile de savoir ce que tu vas ressentir avec juste une projection. […] Ça peut être un test d’une semaine. Parfois, il suffit de pas grand-chose pour savoir qu’on n’aime pas un truc. »

Florence

Maintenant, complétons ces recommandations indispensables avec celles-ci :

Es-tu plutôt de la team canapé confortable, ou bureau ? As-tu impérativement besoin de la fibre, ou l’ADSL peut-elle suffire ? Un van est-il envisageable, ou un appartement est-il nécessaire à tes yeux ?

*

Si tu ressens l’envie de voyager régulièrement et d’adapter ton travail à cette envie, j’espère que cet article t’aura apporté des éléments de réflexions, ainsi que des réponses. Je conseille à toute personne souhaitant devenir digital nomad (quelle que soit la définition que tu mets derrière ce terme 😉) d’écouter l’épisode en entier. Le discours de Florence sur le digital nomadisme sort des sentiers battus, et c’est toujours un point de vue bon à prendre ! Tu peux aussi continuer à explorer son univers grâce à son podcast, « Avant j’étais prof », sur Instagram et sur LinkedIn.

Si ces conseils t’ont plus, tu peux donner ton avis sur cet épisode. Pour déconstruire d’autres idées reçues sur la communication et l’entrepreneuriat, rejoins la communauté CSC sur Instagram ou LinkedIn !

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