Aujourd’hui j’accueille Raphaële Carrere, fondatrice de Social Pistache, une entreprise qui t’accompagne dans ta stratégie de communication. J’ai contacté Raphaële pour qu’elle partage avec nous son parcours atypique. On a trop l’habitude de voir des parcours linéaires, des personnes qui restent 15 ans dans le même poste, en ayant été embauchées directement après leurs études. Ici, tu trouveras des conseils et des retours d’expérience pour valoriser et mieux comprendre ton parcours professionnel atypique. Comment le mettre en avant dans un CV ? Quelles raisons peuvent se cacher derrière ces choix de carrière peu banale ? Comment gérer l’équilibre vie pro/vie perso avec une vie professionnelle non-linéaire ? Raphaële aborde tous ces sujets au fil de son récit de personne épanouie avec un parcours atypique.
Les conseils de Raphaële pour ceux.celles qui ont un parcours atypique
Un parcours atypique, c’est enrichissant. Ça n’est pas toujours très reposant. Mais surtout… ce n’est pas forcément simple à expliquer, à comprendre. Dans cet épisode de « Ça suffit les c*nneries », j’ai demandé à Raphaële si elle avait un conseil à donner à tou·te·s celles·ceux qui ont un parcours professionnel atypique.
Que ce soit pour l’expliquer dans un CV, une lettre de motivation, ou « juste » pour que les proches soient moins inquiets, voici son conseil numéro 1 :
« Le conseil que je pourrais lui donner, c’est déjà de faire un retour, un point sur pourquoi il en est arrivé là. Parce que parfois, ce qui fait qu’on n’est pas compris, c’est qu’on n’arrive pas à expliquer que là, il y a eu une opportunité et voilà pourquoi. C’est se poser et se dire : « OK, j’ai une vie qui est totalement pas linéaire […] », mais il faut quand même pouvoir l’expliquer. »
Raphaële
Une fois qu’on est au clair sur les différentes raisons qui ont fait que notre parcours professionnel ressemble à ce qu’il est, il faut apprendre à :
- en tirer les enseignements, les points positifs ;
« On apprend de ses expériences. […] Il faut essayer d’inverser : tu ne vois pas le verre à moitié vide, tu vois le verre à moitié plein. Dans chaque expérience, même la plus petite, tu as appris quelque chose. Tu as […] appris soit sur toi, soit quelque chose qui va te servir derrière pour ton boulot. Et c’est ça qu’il faut mettre en avant ! »
Raphaële
- ne pas craindre d’exprimer ton vécu.
« À un moment donné, il vaut mieux aussi savoir dire : « Et bien j’ai préféré stopper un boulot dans lequel je ne me sentais pas bien, plutôt que de continuer et de ne plus être en accord avec moi-même. ». »
Raphaële
« Il ne faut pas avoir honte de son parcours de vie : on assume. »
Raphaële
Même si certains, dans votre entourage ou en entreprise, auront peut-être du mal à l’entendre, il est capital de pouvoir expliquer autour de vous que votre parcours atypique est riche et légitime.
Le parcours professionnel atypique, entre curiosité et équilibre vie pro/perso
Chaque personne et chaque parcours est différent. Cependant, les questions de la curiosité et de l’équilibre vie pro/vie perso sont sans doute centrales dans beaucoup de parcours atypiques.
La curiosité, l’envie de tester peuvent amener à explorer différents secteurs, mais aussi différents statuts.
« Tu as directement eu envie de te lancer dans l’entrepreneuriat cette fois ?
Priscilla puis Raphaële
– Oui. En fait, là, cette fois, je me suis dit : « De toute façon […], je tente le tout pour le tout. J’ai envie de me dire : « j’ai essayé ». Ça marche […], c’est cool. Ça ne marche pas, j’aurai toujours moyen de trouver un boulot. » […] Je me connais, je ne suis pas quelqu’un qui restera à ne rien faire. […] J’avais besoin de tester. »
Il est cependant important de savoir contrebalancer cette curiosité avec l’écoute de tes besoins. Comme moi, Raphaële fait partie de ces personnes qui ont du mal à répondre aux questions du type : « Où te vois-tu dans 2 ans, 5 ans, 10 ans ? ». Néanmoins, son parcours atypique l’a amenée à aborder aujourd’hui cette question un peu différemment.
« Je ne sais plus avec qui j’avais discuté, qui m’avait un petit peu, justement, ouvert l’esprit là-dessus, en me disant : « En fait, il faut que tu sortes du point où tu es là maintenant et que tu parles avec ton cœur et que ton cœur te dise : « Qu’est-ce que tu aimerais pour plus tard ? ». En fait, c’est le cœur qui parle, et pas la tête. Le cœur va te dire : « J’ai envie de me sentir bien. J’ai envie de me sentir libre. J’ai envie d’être en sécurité. ». De ces points-là, pour moi, ça va être : « si j’ai besoin de me sentir en sécurité, là peut-être que le retour vers le salariat sera beaucoup plus simple. ». »
Raphaële
Cette question va de pair avec la façon dont on articule sa vie personnelle. Au début de sa vie professionnelle, Raphaële n’avait aucune attache. C’est donc surtout son envie de liberté et sa curiosité qui avaient la part belle.
Puis, elle s’est mariée, a eu un enfant… C’est alors sa vie personnelle qui, pendant quelques années, est devenue plus importante.
Si tu as ou ressens l’envie d’avoir un parcours atypique, je ne peux que t’encourager à prendre le temps d’interroger tes priorités. Ainsi, même non-linéaire, ta carrière ne sera pas source de regrets, mais de plaisir et d’apprentissage.
La vie professionnelle non-linéaire de Raphaële
Si tu traverses une période de réflexion autour de ta vie professionnelle peu commune, je te conseille d’écouter l’épisode de podcast en entier. Tu y découvriras plus en détail les conseils de Raphaële, mais aussi son retour sur son parcours atypique.
Elle savait dès le lycée qu’elle ne serait pas de ceux qui connaissent leur vocation dès leur adolescence.
« Depuis le début, j’ai su que je ne pourrai pas avoir un parcours linéaire. »
Raphaële
Elle nous raconte comment elle est passée d’études et d’une expérience professionnelle dans l’informatique à la création d’un webzine et une formation radio en passant par l’animation d’un cours de zumba, un poste de professeur de technologie, un blog de cuisine…
« Dans chacune des expériences, il y a des choses qui m’ont soit vraiment épanouie, soit qui m’ont manqué et qui, à un moment donné, ont été bloquantes pour que je puisse vraiment poursuivre là-dedans. »
Raphaële
Ce qui explique ses choix, ce sont des envies, des besoins spécifiques à un moment donné, et des opportunités.
Le DUT informatique lui permettait d’avoir un cadre que la fac ne pouvait lui apporter, autour d’un métier plein d’avenir et de possibilités d’évolution.
Le webzine et la radio furent une opportunité qui s’est présentée qu’elle a saisi avec joie, même si elle a dû tout réapprendre.
Les cours de zumba et les 5 ans dans l’enseignement national, en revanche, répondaient plus à des besoins :
- s’occuper, mener une activité alors qu’elle avait suivi son mari militaire dans sa mutation en Afrique ;
- avoir une sécurité financière et plus de vacances lorsque son fils était plus jeune.
Elle est ensuite passée entrepreneuse quand la famille a décidé de se poser durablement quelque part.
Bien sûr, ce ne fut pas sans peine. Raphaële n’est pas dénuée de la peur de manquer que nous sommes si nombreux à connaître.
« Je suis quelqu’un qui a besoin d’un filet de sécurité. J’ai toujours eu peur de manquer alors que je n’ai jamais manqué de rien. »
Raphaële
Mais le plus important pour elle, et cela se voit quand on étudie sa carrière, c’est de prendre du plaisir et d’évoluer sans cesse, tout en allant au bout des projets dans lesquels elle se lance.
*
Si tu as un parcours atypique, j’espère que cet échange avec Raphaële t’aura apporté des pistes pour mieux le comprendre, te l’approprier et valoriser toute sa richesse. Si ces conseils t’ont plus, tu peux donner ton avis sur cet épisode. Pour déconstruire d’autres idées reçues sur la communication et l’entrepreneuriat, rejoins la communauté CSC sur Instagram ou LinkedIn !
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